Stress : de quoi s’agit-il exactement ?

Le stress est un concept assez récent. Il a été défini pour la première fois en 1936 par le Dr Hans Selye, endocrinologue à l’Institut de Médecine et de Chirurgie Expérimentale de l’Université de Montréal au Canada. Il s’agit d’une réaction de l’organisme qui se déclenche quand celui-ci est confronté à une agression brusque. Le stress se définit de ce fait par trois aspects :

  • l’élément qui déclenche le stress ;
  • la réaction qui en découle ;
  • l’état physique et psychique résultant de la réaction de l’organisme face à l’agent stressant.

Le stress est tout simplement un mécanisme naturel que l’organisme met en place quand il se sent menacé, dans le but de protéger ses fonctions vitales. Les réactions que provoque le stress nous permettent de nous adapter aux changements, à l’évolution, aux nouveaux environnements et d’échapper aux dangers.

Nous avons hérité ce mécanisme de nos ancêtres. Même si aujourd’hui, les agents stressants n’ont rien à voir avec ceux de nos ancêtres, les réactions qui en résultent sont restées les mêmes.

Les symptômes du stress

Face à une situation stressante, le cerveau est particulièrement réceptif. Il envoie des signaux à toutes les fonctions de l’organisme pour déclencher des réactions protectrices. Les stimuli stressants atteignent les régions du cerveau qui gèrent les émotions et la coordination. Il s’agit de :

  • l’amygdale. Elle intervient dans la perception de nos émotions et celles des autres, et prépare le cerveau à anticiper la sensation de peur ou de menace.
  • l’hippocampe. Cette structure du cerveau intervient dans le processus de mémorisation, la navigation spatiale, la régulation de l’humeur et l’adaptation à l’environnement.
  • le cortex préfrontal. Cette partie du cerveau est située derrière le front. Elle intervient dans la prise de décision et le sang-froid.

Quand ces zones du cerveau sont stimulées, elles libèrent des neurotransmetteurs et des hormones comme la dopamine, le cortisol, la noradrénaline ou encore la vasopressine.

Toutes ces réactions se traduisent par un certain nombre de symptômes :

  • l’augmentation du rythme cardiaque ;
  • des sueurs ;
  • la gorge et l’estomac “noués” ;
  • une confusion ;
  • les mains moites ;
  • une tension musculaire.

La libération d’hormones et de neurotransmetteurs aide l’organisme à se mettre en état d’alerte pour qu’il mette en place rapidement des comportements protecteurs. Quand un individu est dans une situation de stress, sa vigilance est donc à son plus haut niveau et son cerveau et ses muscles sont bien alimentés en énergie nécessaire à la réflexion, la fuite ou la défense.

Ces signes sont caractéristiques d’un stress passager, que l’on appelle aussi stress aigu. Ils sont sans gravité et disparaissent rapidement quand l’individu n’est plus confronté à l’agent stressant. En revanche, quand le stress devient chronique, il peut être dangereux pour la santé.

Stress chronique :  quelles conséquences sur la santé ?

Le stresse chronique est le résultat d’une exposition prolongée et répétée à un agent stressant (situation conflictuelle au travail, problèmes familiaux ou financiers…). Les hormones du stress sont donc sécrétées sans interruption et l’organisme est en alerte en permanence. A terme, il finit par s’affaiblir et devient vulnérable à différents troubles et affections physiques et psychiques. Le stress chronique expose en effet l’individu au syndrome métabolique1. Celui-ci se traduit par la présence de « plusieurs troubles de santé d’origine lipidique, glucidique ou vasculaire associés à un excès de poids, chez un même individu », explique la Fédération Française de Cardiologie2. L’ensemble de ces désordres augmentent le risque de survenue de maladies telles que les pathologies cardiovasculaires ou encore le diabète de type 2.

Une étude3 publiée dans le Journal of Experimental Medicine a également montré que le stress chronique réduisait la réponse immunitaire de l’organisme en cas d’infection. Enfin, l’exposition à des situations stressantes prolongées augmente le risque de maladies psychiques telles que les troubles anxieux et la dépression4.

Pour rester en bonne santé, il est donc essentiel de ne pas laisser le stress s’installer dans la durée. Les personnes qui considèrent le stress comme nocif pour leur santé devraient tout mettre en œuvre pour mieux le gérer au quotidien, que ce soit grâce à des méthodes de relaxation ou la mise en place de mesures hygiéno-diététiques. Suivez nos conseils pour rester zen.

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Annabelle Iglesias
Journaliste Santé
Diplômée de l'ESJ Pro, Annabelle Iglesias est une journaliste pigiste, spécialisée dans la santé et le bien-être. Elle écrit principalement sur des thématiques santé et nutrition.
Sources
  1. Psychological distress as a risk factor for coronary heart disease in the Whitehall II Study, R. Fuhrer and al, International Journal of Epidemiology, 2002.
  2. Zoom sur le syndrome métabolique, Fédération Française de Cardiologie.
  3. β2-adrenergic signals downregulate the innate immune response and reduce host resistance to viral infection, Linda Quatrini and al, Journal of Experimental Medicine, 2020.
  4. Stress au travail, effets sur la santé, Institut National de Recherche et de Sécurité (INRS).